lundi 27 avril 2009

Francis Lalanne et Eric Naulleau

J'ai regardé le début de la video, puis arrêté. Quelque chose me gêne toujours dans les video où des conflits réels sont montrés. Je me sens mal à l'aise.

Ce nouveau style d'émission, où les gens sont dézingués en direct, ne me convient pas. Pourquoi? Pourquoi faire ça? Certes, c'est bien de critiquer, et quand j'entends Naulleau dire que les textes de Lalanne sont des niaiseries, je ne lui donne pas tort. Mais pourquoi mettre un invité face aux critiques et lui faire tout tomber sur la tête? Pourquoi ne pas faire ça sous forme de dialogue? Bon, ça dégénèrerait pareil, mais on aurait une impression d'équité, tandis que là, il y en a un qui sait qu'il va être critiqué, donc il est forcément sur la défensive, et ça dégénère en bagarre.

Je n'aime pas. Mais au delà du fait que je n'aime pas (je ne regarde pas, ou parfois le début, la seule fois où j'ai regardé en entier, c'était avec Lucchini, qui a tenu la dragée haute à Ruquier, et l'a légèrement critiqué, mais avec élégance), c'est le procédé qui me gêne.

Dans cette critique, Naulleau prend une position du genre : nous, au moins, on critique au lie d'encenser comme les autre médias. L'idée, c'est que leur anamyse donne une dimension critique.
Je cite : dans cet article du Post, Eric Naulleau dit : "nous sommes payés pour faire un discours critique pour freiner un peu la promotion des artistes " .

Donc, leur attitude a le mérite d'être critique. C'est ce que sous tend sa remarque.
Plus loin, à propos d'Olivia Ruiz, le même Eric Naulleau dit : "C'est une communication étrange car mieux vaut venir et se faire critiquer que ne pas venir du tout. Le buzz est toujours favorable à l'artiste dans un contexte très concurrentiel. "

Le buzz généré par la critique est toujours favorable à l'artiste : donc, c'est juste une autre forme de comm. Au lieu de la pommade, c'est le papier de verre : mais, sous couvert de critique, voire d'éthique, disons d'un exercice intellectuel critique, les deux compères journalistes font du spectacle (sur le mode "mise à mort", même s'il s'agit d'une mise à mort oratoire et fictive) pour faire la comm de l'artiste. Bref, le procédé diffère, mais le résultat est le même.

Leur justification vaguement morale, ou peut-être intellectuelle, ne tient pas. Ils font chier pour faire buzzer.

C'est cela qui me choque profondément, dans une émission de télé, et le succès de cette émission : en effet, il faut être deux pour que le truc marche : ceux qui le proposent (Ruquier et les deux journalistes) et ceux qui le plébiscitent (les téléspectateurs). Assurément, si ça ne prenait pas, ils arrêteraient.

Bref, ça me dégoûte.

2 commentaires:

Nicolas Baptiste a dit…

Bonjour, votre point de vue est intéressant, mais personne ne force les personnes à aller chez Ruquier, ou une autre émission où il se feront attaquer.

Pourquoi être dérangé par cela? Et ne pas le prendre ce divertissement pour ce qu'il est vraiment : une bonne comédie.

Avec des acteurs qui connaissent leur rôle par cœur et qui surjouent comme il faut!

Personnellement, je vois ça comme ça!

Laure a dit…

Oui, il est certain que si on le prend dès le début comme une comédie, ça change le point de vue. J'ai probablement un problème avec les "clash" : j'aurais bien aimé que les critiques soient échangées autrement, par exemple qu'une table ronde sépare les protagonistes, pour accentuer l'effet de dialogue et non pas celui de mise sur la sellette. Je constate que mon point de vue est minoritaire.. Mais je ressens ce que j'ai décrit.